jeudi 21 avril 2011

la carte génome humain

Sciences 02/01/1996 à 00h23
Une nouvelle carte du génome humain. Avec 15 000 repères, voilà la carte la plus détaillée du continent génétique.
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BENSIMON Corinne

Toujours plus précise, toujours plus précieuse. C'est la nouvelle

carte du patrimoine génétique humain, éditée par l'hebdomadaire américain Science juste avant la tombée de l'année (1). Un magnifique cadeau de Noël offert à la communauté mondiale des chasseurs de gènes, avec les meilleurs voeux de 51 chercheurs: les signataires de l'article scientifique présentant le dernier-né des instruments d'exploration de l'ADN humain. Soit 45 chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT), près de Boston (Etats-Unis) et 6 du Généthon, laboratoire financé par les dons du Téléthon. Une proportion qui reflète mal la très large contribution française à cette oeuvre d'intérêt général...

Cette carte est la plus détaillée de toutes les cartes du continent génétique humain actuellement disponibles. Elle balise l'immense et infiniment fin filament d'ADN humain avec 15.000 repères, placés à intervalles réguliers telles des bornes kilométriques permettant au marcheur-chercheur de savoir où il est à chaque instant. Mieux, elle permet de placer sur les chromosomes humains des milliers de caractères génétiques déjà identifiés. Bref, c'est la plus importante compilation de données sur le génome humain jamais réalisée. Par des Américains, qui ont enrichi des travaux essentiellement français.

Cette carte du génome humain a été en effet réalisée sous la direction de l'Américain Eric Lander dans un laboratoire richement automatisé du MIT, équipé de robots capables d'amplifier 150.000 morceaux d'ADN par jour, l'ensemble de la carte nécessitant plus de 15 millions de réactions biochimiques. Cet équipement a permis de superposer et de corréler trois «visions» du génome humain, trois cartes réalisées avec des repères de nature différente: la carte physique établie par l'équipe de Daniel Cohen au CEPH (Centre d'étude du polymorphisme humain, fondé par le Nobel Jean Dausset) et publiée en septembre 1995 dans Nature et deux autres cartes produites au Généthon sous la direction respectivement de Jean Weissenbach et de Gabor Gyapay, ces deux dernières étant sous presse.

«On ne pouvait imaginer meilleure valorisation du travail français, s'exclame Gabor Gyapay. C'est la première fois que ces trois cartes sont intégrées. Le résultat, c'est une très bonne carte du génome humain.» Et la certitude, comme le soulignent les auteurs, que le séquençage total de l'ADN humain ­ la détermination de chacun des 3 milliards d'éléments qui le compose ­ est à portée de robots.

(1) Science, 22 décembre 1995.
Libération

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